Lait biologique
L’avenir semble contrasté pour le lait bio

Les chambres d’agriculture France viennent de dévoiler leur dernière étude sur la conjoncture du lait bio en France. Face au constat d’une offre plus élevée que la demande, les chambres d’agriculture émettent plusieurs pistes de solution pour pallier cette crise.Â
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C’est un fait, depuis quelques mois, l’offre de produits laitiers biologiques est bien supérieure à la demande. En effet, la collecte de lait bio a augmenté de 12% en 2021 par rapport à 2020. D’après le Cniel, cette tendance devrait se poursuivre en 2022, avec une collecte qui serait proche de 1,53 milliard de litres de lait bio, soit 100 millions de plus qu’estimé en 2021.Â
« Or, sur les 1,24 milliard de litres produits cette année, 20% seraient à l’origine du déséquilibre entre l’offre et la demande. Certes, la qualité de l’herbe a permis une augmentation de la production cette année, mais la crise de surproduction est avant tout structurelle. Le nombre d’exploitations qui se convertissent en production biologique augmente fortement depuis 2013 », indique les chambres d’agriculture France (APCA).
Un problème de prix
Dans le même temps, la consommation de produits laitiers biologiques a reculé en 2021 par rapport à 2020. La demande de produits laitiers conventionnels en volume a également baissé en 2021 par rapport à 2020 mais est restée supérieure à la demande de 2019, lait conditionné et yaourts mis à part. Ce n’est pas le cas de la demande en produits biologiques qui a reculé en 2021 par rapport à 2019.Â
Pour expliquer ce recul de la consommation, l’APCA avance une hypothèse : « La production biologique, autrefois considérée comme une niche, pouvait devenir la nouvelle norme, sans que les consommateurs soient encore tout à fait prêts à franchir le pas, ne serait-ce qu’en matière d’accès à des biens alimentaires dont le prix reste élevé comparativement aux biens dits conventionnels. »
En plus des prix, les labels pourraient aussi rentrer en jeu. En effet, de nombreux gages de qualité fleurissent. HVE, circuits courts, produits du terroir, le consommateur peine parfois à s’y retrouver.Â
Quelles solutions pour sortir de la crise ?Â
Alors, pour gérer cette crise et redonner espoir aux producteurs, les chambres d’agriculture ont émis plusieurs options.Â
La première serait de ralentir les conversions des exploitations, en allant jusqu’à en inciter certaines à revenir au conventionnel. Seconde hypothèse, celle de se pencher sur la question de l’offre en stimulant la demande de produits biologiques.
C’est en quelque sorte ce qui devrait être mis en place avec la loi Egalim. Cette dernière, depuis le mois de janvier 2022, oblige les cantines scolaires à utiliser 50% de produits de qualité et locaux dont 20% de produits biologiques.
Aujourd’hui, d’après l’Agence Bio, les produits biologiques ne représenteraient que 3% des achats alimentaires en valeur dans la restauration collective en 2018. Une bonne marge de progression peut ainsi être réalisée ici.
Mettre en place des chèques alimentaires
Toujours pour pousser à la consommation, les chambres d’agriculture France expliquent qu’une autre politique pour stimuler la demande de produits biologiques pourrait être mise en place.Â
« Elle consisterait à mettre en place un chèque alimentaire destiné aux familles les plus défavorisées et 10 conditionnés à l’achat de produits durables (dont bio) . L’idée a été proposée par la Convention citoyenne pour le climat et le Gouvernement s’était engagé à la mettre en place en 2021. Pour l’instant, des rapports à ce sujet sont en attente et il semblerait que ces chèques ne voient pas le jour avant quelques mois... Voire quelques années. »
Pour le moment, toutes ces pistes de réflexion restent en suspens mais de vraies décisions doivent être prises pour éviter qu’une avalanche vienne anéantir la production de lait bio en France.Â
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